Jeudi 21 novembre 2024, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, nouveau Ministre haïtien des Affaires Étrangères, a convoqué l’Ambassadeur de France en Haïti, Antoine Michon, pour exprimer l’indignation du Gouvernement haïtien concernant des propos jugés inacceptables tenus par le Président français Emmanuel Macron. Ces propos, qualifiant de « con » les membres du Conseil de Transition haïtien ayant décidé de révoquer l’ex-Premier Ministre Garry Conille, ont été prononcés à l’issue du Sommet du G20 à Rio, avant le départ de Macron pour le Chili.
Lors de la rencontre, le Chancelier haïtien a remis à l’Ambassadeur Michon une lettre de protestation adressée au Ministre français des Affaires Étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a dénoncé un « geste inamical et inapproprié » de la part du Président Macron, tout en demandant une rectification officielle.
En réponse, Antoine Michon a reconnu que les propos étaient « malheureux » et qu’ils avaient été prononcés dans un contexte particulier. Il a toutefois réitéré l’engagement de la France à soutenir Haïti, notamment sur les questions de sécurité et d’organisation des élections, essentielles pour l’agenda de la Transition.
Selon des sources, la déclaration controversée de Macron aurait été une réaction vive à un Haïtien l’accusant de la responsabilité historique de la France dans les difficultés d’Haïti, notamment en référence à la dette d’indépendance. Macron aurait préféré détourner cette responsabilité, critiquant plutôt la gestion interne haïtienne et le Conseil Présidentiel de Transition.
Cet incident met en lumière les tensions historiques et diplomatiques entre Haïti et la France, exacerbées par les défis actuels du pays en transition.