Mercredi 20 novembre 2024, devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a exprimé sa vive préoccupation face à l’aggravation de la violence à Port-au-Prince. Une coalition de gangs cherche à imposer son contrôle total sur la capitale haïtienne, plongeant ses quatre millions d’habitants dans une situation désespérée.
« Les habitants de Port-au-Prince sont pratiquement pris en otage, les gangs contrôlant désormais toutes les principales routes menant à la capitale », a déclaré Türk. Depuis le 11 novembre, au moins 150 personnes ont été tuées, 92 blessées, et 20 000 contraintes de fuir leur domicile. Ces violences, marquées par des échanges de tirs entre gangs et police, des lynchages collectifs, et des attaques coordonnées, portent à 4 544 le nombre de morts liés aux gangs depuis le début de l’année, avec plus de 2 060 blessés.
Le Haut-Commissaire a également souligné l’impact humanitaire de cette violence incessante, exacerbant les pénuries de nourriture, d’eau, et les crises sanitaires dans un système de santé déjà au bord de l’effondrement. Plus de 700 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, sont désormais déplacées à l’intérieur du pays.
Türk a appelé à une action immédiate pour stopper la violence, renforcer la police haïtienne, et soutenir la mission multinationale en Haïti afin de protéger la population et rétablir l’État de droit. « Haïti ne doit pas sombrer davantage dans le chaos », a-t-il averti, exhortant la communauté internationale à intensifier ses efforts pour aider le pays à surmonter cette crise sans précédent.